
« Comme le soleil se lève à l’Orient pour ouvrir et animer la carrière du jour, de même le Vénérable Maître est placé à l’Orient pour ouvrir sa Loge, instruire ou ordonner d’instruire les Frères en Franc-Maçonnerie »
( extrait du rituel d’ouverture )
Gouverner : Action de diriger du grec ancien – piloter – « tenir le gouvernail ».
Une Loge est un organisme vivant fait d’un certain nombre de membres qu’on pourrait s’amuser à comparer à un bateau qui sort du port pour prendre la mer.
Chacun des organes à une fonction, et quand tout fonctionne en harmonie, l’ensemble peut alors se concentrer sur ses objectifs, sa destination.
Souvent ce qui manque totalement à une Loge c’est bien une destination.
A minima nous pouvons prendre la mer pour le plaisir de naviguer, c’est pas si mal en fait !
Nous Maçonnons donc pour le plaisir !!!
« Vivre une expérience personnelle d’amour, et d’amélioration de soit et de son travail, grâce à la transmission collective d’une influence spirituelle. »
Certes, la façon de travailler que représente le rite d’Écosse est censée en théorie nous donner cet objectif.
Encore faut-il qu’il soit exprimé d’une façon claire, et partagé par tous.
Par ailleurs un chemin est jalonné de points intermédiaires qu’il faut atteindre les uns après les autres. Il faut les déterminer à l’avance car pour monopoliser et regrouper les énergies, un véritable plan d’action est nécessaire.
C’est le rôle de la chambre du milieu !
On entends souvent dire « c’est le chemin qui compte pas la destination » ! Est ce exact ? La destination ne compte t-elle pas autant que la façon de réaliser son chemin ?!?
Mais … une Loge n’est pas une entreprise. Personne nous oblige à adhérer à l’association, personne ne peux nous imposer une direction et des objectifs particuliers, il est nécessaire de les déterminer ensembles.
Ce que l’on appelle un « gouvernement », c’est une forme d’organisation libre, créé pour protéger l’intérêt général, et surtout garantir la souveraineté – c’est à dire les décisions – de l’ensemble des membres.
La façon de travailler la Maçonnerie qui nous vient d’Écosse nous donne un grand nombre de principes fondamentaux qui doivent se traduire dans le quotidien des cérémonies et nous permettre d’atteindre notre objectif individuel et collectif.
les trois principes qui dirigent la Loge :
Liberté – Égalité – Fraternité
Préambule historique tout d’abord.
Nous n’allons pas réécrire ici les livres passionnants ; à la fois bien renseignés et détaillés ; sur la révolution, sachez cependant retenir quelques vérités bien mises en lumière aujourd’hui.
En 1780 les Loges se portaient bien en France. Fréquentées par toute l’aristocratie, et tout ce que la France comptait comme savant, chercheurs, et lettrés. La plupart des ambassadeurs en poste à Paris les fréquentaient et les idées généreuses du siècle des lumières y régnaient.
Et surtout elles étaient légitimistes !
Jamais les Loges n’ont complotées pour préparer la révolution et ils ne leur seraient pas venus à l’esprit de remettre en cause l’autorité et la légitimité du Roi de France. Bien au contraire..
La période à d’ailleurs faillit être fatale à la Franc-Maçonnerie, car comme la majorité des membres étaient nobles, la terreur les à allégrement au mieux exilés ; au pire guillotinés. Et comme en effet toutes ou presque les « figures » de la révolution ; à Paris, comme dans les grandes villes de provinces ; étaient également issus des Loges, le carnage pendant la terreur, à continué au gré des prises de pouvoir …
Résultat : la Franc-Maçonnerie à bien failli disparaître en France et ce fut le premier grand traumatisme qui explique le pourquoi de la discrétion sur l’appartenance Maçonnique… ( le second étant bien entendu la seconde guerre mondiale ).
Alors : Liberté, Égalité, Fraternité, devise Maçonnique Oui ! Mais pas vraiment dans le sens ou on l’entends couramment.
Liberté tout d’abord …
C’est à dire acceptation libre des règles , dont la première est l’obéissance aux officiers de la Loge. Sans règles pas de respect , pas d’écoute , pas de transmission possible.
Liberté également de quitter la Loge si la façon de travailler ne nous conviens plus.
Mais c’est aussi pour notre rite : la possibilité de casser ses chaînes, car l’homme vaniteux est lui même prisonnier des faux semblants, des hiérarchies et des illusions de pouvoir.
Le véritable pouvoir que nous offre la Loge, c’est de travailler à son propre dépouillement intérieur, d’utiliser sa propre capacité à se transformer.
Oui ! Le service à la Loge et les efforts désintéressés vers les Frères de l’atelier nous transforment.
Ils nous offrent la liberté de pensée, la liberté de s’exprimer et d’être écouté.
Agir sans dépendances, sans contraintes, en totale autonomie et en totale liberté, nous apporte la conquête de soi.
Égalité ensuite … sur le niveau !
C’est à dire que le rituel et le cursus complet des différents degrés sont donnés à tous . Sources inépuisables de connaissance sur soi-même ; ils permettent le travail et la progression individuelle.
Contrairement à ce qui se pratique par ailleurs, lorsque l’on découvre « le rite d’ Écosse » c’est à dire cette façon d’aborder la Franc-Maçonnerie, c’est la rapidité avec laquelle un jeune initié reçoit les degrés qui surprend.
Un seul travail leur est exigé : le part cœur.
Ce travail au part le cœur est particulièrement égalitaire, car contrairement aux idées reçues il n’y a aucune prédisposition ou facilité dans ce travail.
Car il ne s’agit pas que de réciter un texte, mais de le comprendre. Et donc de poser toutes les questions durant son apprentissage sur la signification et les symboles cachés derrière chaque mot, chaque phrase.
Le « part le cœur » commence alors à prendre tout son intérêt.
Mais il va au-delà, bien au-delà, car en « exprimant » un texte en Loge ouverte – les yeux dans les yeux – de cœur à cœur – le texte et sa compréhension profonde nous illumine ! Tout autant le récitant que le récipiendaire.
Encore faut-il se donner les moyens de tenter l’expérience. Ceux qui considèrent que le part le cœur n’est tout simplement pas dans leurs possibilités et qui rentrent toujours rituel à la main en Loge ; ne connaîtrons jamais cette connaissance profonde des textes, et se privent définitivement de l’originalité de notre façon de travailler – la possibilité unique de « devenir le rituel » !
Nous n’avons pas de « bas grades » et de « hauts grades » ; mais un système complet de degrés avec leurs complémentaires, basé sur les antiques neufs degrés opératifs, ce qui représente au final un temps d’apprentissage maçonnique de presque vingt années, bien réelles. Le tout renforcé par le système des cliquets obligatoires qui engage sur sept années au service de la Loge.
C’est très loin de la rapidité qu’on nous prête.
Et Fraternité enfin …
C’est à dire que nous sommes dans un espace de vie qui est protégé ; espace ou l’on peut s’exprimer et agir pour ses frères si on le souhaite , sans être jugé. Ou les défauts des uns sont tolérés par les autres parce que tous savent qu’au fond , ce n’est pas grave , car l’homme est bon . . .
S’entraîner à s’accorder malgré nos différences en ouvrant notre cœur à l’autre. Il est en effet beaucoup plus facile de le faire dans un espace protégé par ce lien particulier qu’est la Loge.
Ainsi nous pouvons développer une notion saine d’entraide et de soutient dans une responsabilité mutuelle.
Liberté, Égalité, Fraternité ! Frères ! Égaux en droits ! Identiques en devoirs !
La Loge Écossaise nous appelle ! … à ne jamais finir notre travail de recherche et de compréhension des rituels, et à rester nous-même, en permanence dans le mouvement et dans le questionnement.